Les Dangeureuses aventures de Saphyrouchkaron dit Saphyron

Le contraste saisissant la ville à la tombée de la nuit, est parfois étrange, la foule présente diurne s’efface suivant le déclin du soleil. Peu à peu, plus aucune âme ne foule les rues pavées, hormis la garde omniprésente de la capitale humaine. Dans une rue sombre et étroite véritable coupe gorge, un ombre se faufile aux travers des nombreux détritus, jonchant le sol. Un ombre, forme rapide, agile, fine et élancée. Elle saute sur les caisses de bois de la ruelle et grimpe rapidement sur les toits.
Un guerrier venu de contrées encore inconnus diraient certains, un voleur particulièrement habile diraient d’autres. Il n’en est rien, le personnage que nous suivons depuis maintenant un moment n’est autre que pupuce le chat Elly Levington habitante du vieux quartier d’Hurlevent.
Pupuce est sorti ce soir, loin de sa maîtresse, pour partir à la chasse aux nombreux rats qui longent le canal. Du haut de ses quatre pattes, la queue virevoltant suivant le léger frémissement d’une brise nocturne, ses yeux s’illuminent d’un éclat argenté, reflet de la lune luisant dans l’obscurité du ciel.
Un craquement de bois, un bruit presque indescriptible pour une ouï humaine, pupuce lui, sait de quoi il s’agit. Aussitôt il s’élance de toute sa grâce du haut du toit. Son corps fend l’air, ses yeux ont déjà repéré l’origine du bruit, sûrement un rat. Les babines déjà salivantes, les incisives en posture de morsure, les griffes sorties, il atterri sur le sol sans heurs et sans bruits. Courant à toute allure vers une caisse de bois proche d’une des jetée du canal, il fait un ultime bond gigantesque . La scène doit se conter maintenant seconde par seconde.

Ses sens en effervescences, sa pensée s’organise déjà autour du goût de la chair de l’animal chassé, tout son être n’est plus que dans cette vision proche. Le regard droit et fixe, pupuce ressent en plein vol un étrange pressentiment; tournant légèrement sa tête sur son flanc droit, il aperçoit furtivement une immense lame rougeoyante commençant à fendre sa chair.

L’animal au sol agonisant en deux morceaux, les rats observant la scène ne purent qu’entendre un bruit de sabot, et un rire immature lancé par une immense silhouette carrée. /rire