Razkodën, à vos ordres mon général !

Salutations, je suis Razkodën, natif de la grande techno cité de Gnomeregan.
Je suis le fils de Curvill, ingénieur en mécanique militaire ! Mon destin n’est pas plus tragique que celui d’un autre, mais voici mon histoire :
J’ai été élevé sous la discipline de fer de mon père jusqu’à l’âge de dix ans, apprenant la rigueur, l’obéissance, le respect, la tolérance et tous ces préceptes que l’on inculque aux enfants, qui, souvent, vous font voir la vie comme une contrainte. Cependant, je me souviens de bons moments passés avec lui, quand nous nous promenions dans la cité d’Ironforge, mon émerveillement quand je vis le métro pour la première fois, et ma stupéfaction en voyant ces personnes beaucoup trop grande que sont les humains à Stormwind.
Il est vrai que je fais souvent référence à mon père, mais je n’ai, hélas, jamais connu la femme qui m’a donné la vie, partie après ma naissance. Parfois je me demande si son départ n’est pas lié à une sorte de pressentiment, et je me surprends à lui en vouloir de toutes mes forces pour ne pas m’avoir emmené avec elle. Dieu seul sait où elle se trouve maintenant.
J’ai vu mon père changer quand la légion ardente est arrivée à nos portes, se disputant avec Diegel, son meilleur ami nain, prétextant que les gnomes ne pouvaient se rendre sur le front pour combattre avec l’alliance. J’ai vu mon père se faire traiter de lâche. Mon père, un lâche !
Nous avons vécu par la suite complément reclus dans notre cité, et là j’apprenais qu’un péril bien plus imminent nous menaçait, l’invasion de notre patrie par les Troggs !
Je n’ai pas vraiment vécu cette guerre en son sein, mon père me gardant à l’abri de toutes menaces, je garde seulement en mémoire des cris atroces, des bruits de chair qu’on écharpe, je me revois transi de peur en attendant son retour, couvert de sang et imprégné de l’odeur si caractéristique de la mort.
Plus d’une fois, je fus contraint par la colère de mon père a fuir notre belle cité, mais un gosse peut il se résoudre à laisser son père derrière lui ? Je suis toujours revenu vers lui, moi aussi je voulais me battre, défendre ce que j’avais de plus cher au monde. Jusqu'à ce jour maudit où en ultime recours avant la défaite, nous avons fait exploser une bombe à radiation en espérant éradiquer la vermine Trogg, sans succès. J’ai vu mon père rendu fou par les radiations, perdre ses chairs, se décomposer…C’est la première fois où j’ai vu une personne mourir.
J’ai fui…!
Contraint à l’exil, je me suis réfugié dans la forteresse D’Ironforge où, vêtu de guenilles et armé d’une simple dague trouvée dans la neige, j’ai appris à survivre principalement de rapines.
Adolescent, mon erreur fût de m’attaquer à Phenwick, dans la caverne lugubre, je dis erreur car cet homme, après m’avoir corrigé durement, m’a enseigné l’art de marauder avec énormément de dextérité, de connaître les plantes et de les utiliser pour en faire des décoctions ou des poisons mortels. Ce n’est pas vraiment le chemin que m’avait dessiné mon père.
Je ne regrette pas d’avoir choisi cette voie, il m’a permis d’entrevoir le monde, de survivre, et de faire face à la Horde.
La Horde…,
Je pensais être un rebus de la civilisation, sans morale, volant les miens, oubliant mes racines, ma culture, tout ce qui faisait de moi un fier gnome, et j’ai vu ces créatures fourbes et lâches, répandant le malheur dans nos territoires. J’ai vu des familles entières décimées par ces êtres abjects, de valeureux guerriers combattre seuls contre dix.
Finalement, il y a pire que moi. Même un steak de Tauren a un goût répugnant.
Je ne veux plus voir d’enfants souffrir, vivre ce que j’ai vécu.
Je ne dis pas que je suis devenu un ange, j’assassine des inconnus, des traîtres contre de l’or, je vole.
Mais maintenant, j’ai un autre but dans la vie que survivre, je dois combattre le mal pour que mon père soit fier de moi !
Seulement, isolé, le courage parfois me manque. En regardant au plus profond de moi, je sais ce que je cherche, la chose que je n’ai jamais eu, une famille.

In Nobis Vita.